« Tu es une saison en mouvement, pas une conclusion figée. Laisse-toi fleurir, même sous la pluie. » C’est en faisant un tour sur la toile que j’ai découvert cette citation qui m’a interpellée, malheureusement d’auteur inconnu. Et si nous nous y attardions ensemble, le temps d’un article ?
En effet, je trouve sa dimension temporelle très importante : le temps passe, à chaque instant. Tout comme nous évoluons aussi, d’une période à une autre, d’une saison de vie à l’autre. C’est grâce à la fleur printanière du cerisier que le merveilleux fruit rouge et sucré peut se former l’été.
Bien que l’on vive parfois (et heureusement !) des périodes routinières et sans évènements notables, nous avons toujours une perspective d’évolution à portée de vie. Qu’elle soit choisie ou inévitable, elle nous permet de quitter nos zones de confort et d’apprendre de nouvelles expériences. Car la vie est mouvement.
La nouvelle expérience peut cependant faire peur, voire figer, de s’engager dans la réalité de changements à venir. On peut avoir peur de ne pas prendre les bonnes décisions, peur de ne pas y arriver, peur du mauvais jugement des autres, peur que les risques soient trop conséquents pour nous… De (se) perdre en chemin.
Quelle que soit la situation, et l’étape de vie dans laquelle nous sommes, les choix font partie intégrante de chaque existence.
Ainsi, quels qu’aient été les choix précédents, ils ne sont pas voués à forcément perdurer dans le temps. À tout moment, on peut décider d’agir dans une direction qui correspondra davantage à ce qui nous appelle maintenant. En d’autres termes, bien que les choix soient une nécessité, ils ne sont pas pour autant définitifs pour le reste de notre vie.
Ils peuvent s’adapter en fonction de la personne que nous devenons.
Les décisions d’hier ne seront pas forcément celles d’aujourd’hui ou de demain.
Bien qu’ils ne puissent plus nous correspondre plus tard, ils nous ont permis d’apprendre sur notre chemin, d’en tirer des enseignements qui aujourd’hui nous font prendre des décisions plus en lien avec nos aspirations futures.
Alors oui, agir et se rapprocher de soi-même, se diriger vers un plus grand alignement, ce n’est pas toujours aisé. Aller contre une zone de confort établie depuis un certain temps, même si certains aspects nous font souffrir, n’est pas toujours chose facile. On peut rester dans une situation qui n’est pas si mal, assez confortable pour garantir nos minimas. Peut-être que nous confronter à notre vécu nous fait peur ? Mais voulons-nous vraiment nous contenter de cela quand nous savons, dans le fond, que ce n’est plus ce qui nous correspond ?
Une fois devenu adulte, la conclusion figée, ne l’est que si nous le décidons. Nous avons les pleins pouvoir sur notre vie, cela même si nous avons un certain nombre d’obligations et de contraintes. Il est toujours possible de composer et de trouver des solutions. Parfois, avec plus de temps pour certains que pour d’autres. Mais cela est toujours possible, en procédant étapes par étapes, à notre rythme.
L’apprentissage peut souvent aller de paire avec des erreurs. Pour autant, y a-t-il meilleur moyen d’apprendre qu’en faisant ? Rappelez-vous, ce satané slip rouge dans une machine de blanc… Nous sommes bien plus vigilants pour les prochaines machines après cela, non ?
Et que dire de l’incontournable regard des autres, et les critiques qui vont avec ? Tout le monde a un avis, possiblement sur tout. Le jugement, est probablement l’élément le moins aidant quand on cherche à vivre comme on l’entend. C’est un cheminement difficile, pour autant, pas impossible. C’est cependant universel, tout autant que personnel. Un jugement reflète surtout les craintes de celui qui l’émet, et rarement une vérité sur celui qui le reçoit. À bonne distance, nous pouvons tous faire l’exercice de se sortir de l’équation et de constater l’insécurité qui se cache derrière les mots entendus. Ils n’ont pas de légitimité envers nous, dans une grande majorité de cas. C’est un miroir, mais pas toujours réfléchissant…
Pour tous domaines, apprenons de ces moments où, pensant bien faire, nous avons fait des erreurs. Parce que ce sont eux qui nous font grandir en tant que personne et nous découvrir en tant qu’humains. Imparfaits, parfois maladroits, mais de plus en plus authentiques et alignés.
Fleurir sous la pluie, c’est en cela que c’est évocateur : savoir que les difficultés font partie intégrante de toute vie, et pourtant choisir d’y apporter nos propres couleurs, une décision à la fois.
Anne Pascard – Hypnothérapeute et Praticienne en Neurofeedback dynamique à Saclay.